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Dans les coulisses de l’archivage MICEN...

La question s’est posée récemment, elle préoccupe souvent les notaires : les dispositifs de stockage utilisés par l’ADSN sont-ils d’une capacité, d’une résistance et d’une sécurité suffisantes pour assurer durablement, 75 ans, parfois 100 ans, la conservation des millions d’actes notariés archivés par le MICEN ?

 

Les technologies évoluent sans cesse apportant leurs lots d’innovations. Elles nourrissent une actualité fertile, évoquant pour demain la gravure dans le cristal, un jour peut-être le stockage dans l’ADN. Rodée à l’anticipation, assurant une veille technologique attentive en tous domaines, proactive autant que réactive, l’ADSN a procédé en collaboration avec le cabinet Gartner à l’évaluation des différents supports de stockage et de sauvegarde installés.

 

 

Trois couches de sécurité

 

Dans les coulisses de la donnée notariale, on retrouve deux principaux types de supports de stockage : des disques durs et des bandes magnétiques.

 

À Marseille (13), les data centers du MICEN, distants de quelques kilomètres, assurent une continuité d’activité permanente, sur les données et les systèmes. Les actes reçus sont immédiatement répliqués sur un data center de secours situé à Clichy (92). Si l’un des deux sites subissait une panne, l’autre prendrait aussitôt le relais, tous les actes seraient conservés.

 

Une troisième couche de sécurité est fournie par des robots de sauvegarde basés sur la technologie LTO 6 (1), en attendant la LTO 8 prévue pour 2022. La copie sur bande s’effectue de manière incrémentale. Elle permettrait de reconstruire toutes les données quand bien même tous les data centers crasheraient. Cette sauvegarde sur bandes est horaire. Sécurité supplémentaire, chaque semaine, les bandes sont physiquement « bunkérisées », conservées en lieu sûr en dehors des centres.

 

 

Évolution des matériels et consolidation des systèmes

 

Il n’en reste pas moins que la longévité de ces supports de stockage est limitée, environ 10 ans pour un disque dur, 30 ans pour une bande magnétique. L’étude a montré que les solutions de stockage ADN – financièrement inaccessible et procédé non industrialisable avant plusieurs décennies – ou de gravure dans le cristal – d’un coût presque aussi pharaonique – ne répondaient pas aux nécessités de l’heure.

 

Conclusion : l’actuel système d’archivage est le mieux adapté aux besoins de stockage des actes. L’orientation retenue consiste donc à poursuivre l’évolution des équipements et à consolider les systèmes en place. En plus d’une surveillance permanente de l’état de fonctionnement des disques, du passage à la technologie LTO 8 pour les bandes, l’installation d'un système " RING " de stockage distribué permet déjà de répartir la donnée entre plusieurs disques physiques tout en les gérant comme sur un seul disque. Une sorte de stockage virtuel qui préserve l’intégralité des données quand bien même les trois quarts des disques lâcheraient.

 

1. Linear Tape-Open : stockage sur bande magnétique au format ouvert.